L'Atelier KounBetty

Mes premiers exercices pour appréhender la technique de la marqueterie de paille

Reconvertie dans la paille

Après une première vie professionnelle en tant que reporter et chroniqueuse radio, j’ai consacré tout mon temps à ma fille pendant ses trois premières années, tout en mûrissant mon envie de reconversion professionnelle. Il n’a pas été simple d’assumer mon choix de changer totalement de voie… 

L’envie de travailler avec mes mains s’est imposée avec mon attirance pour le bois. J’ai donc entamé en 2016 un CAP ébénisterie avec le GRETA de Paris, au sein de l’école Boulle. 

Au cours de cette formation, j’ai d’abord découvert la marqueterie de bois. Première révélation : moi si impatiente, j’ai éprouvé un plaisir certain à m’impliquer dans ce travail si précis et minutieux, tout en lenteur.

Quelques semaines plus tard, j’apprenais l’existence de la marqueterie de paille. Peu emballée par la première pièce présentée par notre prof de techno, j’ai toutefois pris part à un atelier découverte informel, organisé par une étudiante de mon CAP qui se proposait de nous initier à la matière et la technique de marqueterie. 

C’est en touchant la paille pour la première fois que j’ai eu le coup de foudre. Le « chant » du brin qu’on ouvre, la brillance qui se révèle lorsqu’on aplatit chaque fétu à l’aide du plioir, le motif qui se dessine au fil du collage, la quête de perfection dans l’ajustement de chaque ruban de paille ainsi obtenu… 

Ma toute première marqueterie de paille

Migration Nord – Sud

Voir cette matière si simple et brute devenir précieuse grâce à la seule intervention du travail manuel ne cesse de me fasciner. La marqueterie de paille demande du temps, parce qu’il n’est pas possible de mécaniser la moindre étape de son travail. Tout repose sur la main de l’artisan, son oeil, et sa précision. 

Malheureusement, cette découverte tardive de la paille m’a empêchée, malgré mes tentatives auprès des rares artisans qui la travaillent, d’effectuer un stage dans un atelier spécialisé. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai donc décidé d’apprendre seule à sublimer cette matière incroyable, entre deux CDD dans des menuiseries, ou bien le soir et le week-end. 

A l’aide des livres d’Anne-Marie Choain, et avec quelques conseils avisés d’autres marqueteurs comme Manon Bouvier, créatrice de l’atelier Paelis, j’ai expérimenté encore et encore, parfois dans la souffrance, jusqu’à trouver mon style.

Petit à petit, l’envie de me consacrer à la paille m’a dévorée, et en 2019, j’ai quitté Paris pour Marseille, afin d’y fonder mon propre atelier de marqueterie de paille. 

En février 2020, j’ai donc créé l’atelier KounBetty, avec l’envie d’allier tradition et modernité, en proposant notamment des bijoux originaux, mais aussi des objets sublimés par la marqueterie de paille.

Koun et Betty sont les 2e et 3e prénoms de ma fille Lila, à qui j’ai voulu dédier ma démarche de reconversion vers un métier d’artisanat d’art, qui fait d’avantage sens pour moi aujourd’hui.

Un Artisanat d’Art

Depuis mai 2021, je suis officiellement inscrite à la mention Artisan d’Art de la région PACA pour mon travail en marqueterie de paille.